Les États-Unis ont ordonné à un responsable saoudien de ne jamais s’exprimer sur l’Irak, révèle un média arabe.
Selon le journal londonien Al-Araby al-Jadeed, Washington a ordonné à Thamar al-Sabhan, ministre délégué saoudien des Affaires du golfe Persique, d’éviter de s’exprimer sur l’Irak et les évolutions en cours dans ce pays.
À ce sujet, un responsable irakien rappelle que Thamar al-Sabhan est une personne haïe en Irak.
« Thamar al-Sabhan était une personne haïe auprès des groupes sunnites et chiites, lorsqu’il était l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Bagdad. C’est peut-être pour cela que les États-Unis lui ont demandé de ne pas s’exprimer sur l’Irak. Dès qu’il ouvre la bouche, on devrait s’attendre aux effets négatifs qui s’en dégagent. »
Après les récentes élections législatives en Irak, Thamar al-Sabhan a félicité, dans un tweet, Moqtada Sadr pour la victoire de sa liste al-Saeroun, mais son message trahissait ses velléités divisionnistes.
« Les déclarations de Thamar al-Sabhan, que ce soit sur internet ou dans les médias régionaux, heurtent les susceptibilités à l’intérieur de l’Irak et pourraient insinuer que l’Arabie saoudite a un rôle dans ce qui est en train de se produire dans le pays. »
« Cette personne n’a aucune place ni auprès des sunnites, ni après des chiites, ni même auprès des Kurdes irakiens », affirme ce responsable irakien qui travaille au bureau du Premier ministre irakien. Et d’ajouter :
« Les Américains sont conscients que les ingérences de Thamar al-Sabhan et ses déclarations répétées au sujet de l’arabité de l’Irak pourraient être considérées comme des insinuations contre l’Iran, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur le processus de formation du nouveau gouvernement en Irak dans les conditions sensibles actuelles. »
Âgé de 51 ans, Thamar al-Sabhan est actuellement le ministre délégué saoudien pour les Affaires du golfe Persique. Il avait travaillé auparavant comme attaché militaire au Liban et par la suite, en tant qu’ambassadeur d’Arabie saoudite en Irak, d’où il a été expulsé à cause de déclarations marquées par une volonté claire de souffler sur les braises des litiges interconfessionnels.
Lire aussi : Le dossier d’al-Sabhan déféré devant le tribunal libanais